Axes thématiques

Les axes graphiquement
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Cet axe s’intéresse à l’organisation et à l’évolution du secteur des pratiques artistiques et médiatiques, au Québec, au Canada et à l’étranger, appréhendé comme écosystème social différencié. Les recherches de cet axe interrogent plus particulièrement la double signification économique et politique dont a été pourvue la culture au cours des dernières décennies, en relation notamment au développement d’une économie culturelle mondialisée et de politiques publiques axées sur la culture. Le champ de ces recherches couvre l’analyse du secteur culturel au sens professionnel ainsi que celle des habitudes de consommation et de participation culturelles de la population. Dans le cadre de cet axe, une attention particulière est portée au rôle des différentes catégories d’acteurs institutionnels, économiques et politiques impliqués dans la production et la circulation des arts et de la culture. De plus, les effets du nouvel environnement numérique sur les domaines artistiques, ainsi que sur les régulations institutionnelles ou politiques de ces secteurs d’activité, constituent des objets d’étude privilégiés de cet axe de recherche.

Thèmes

Ce thème regroupe un ensemble de projets concernant les dimensions organisationnelles du secteur culturel sous leurs aspects simultanément professionnels, politiques et économiques : processus historiques et actuels sous-tendant l’élaboration de politiques publiques de la culture ; conditions de vie et de travail des artistes et des travailleurs de la culture ; rôle des intermédiaires institutionnels, gouvernementaux et corporatifs dans la production et la circulation de la culture, sous l’angle notamment des processus de valorisation des œuvres et des artistes, de la régulation économique et politique du secteur, ainsi que des prescriptions symboliques. Dans cette veine, un intérêt particulier est porté aux enjeux de gouvernance des politiques culturelles ainsi qu’à l’étude comparée de cette catégorie de politique publique. Ces travaux s’inscrivent dans une réflexion d’ordre épistémologique portant sur les modèles conceptuels permettant de cerner les dimensions collectives et associatives des activités artistiques et médiatiques, ainsi que sur les notions centrales associées à ces modèles : marché de l’art, industrie culturelle, communauté artistique, réseau de pairs, champ culturel, monde de l’art, scène musicale, cluster créatif…

Ce thème regroupe les projets portant sur la consommation culturelle et la participation aux arts et à la culture des diverses catégories de la population. Ces projets étudient notamment les logiques d’action publique en matière de démocratisation de la culture et de démocratie culturelle, ainsi que les mobilisations sociales autour de la culture. Ils interrogent de la sorte un ensemble de notions et pratiques placées au centre de ces politiques — citoyenneté culturelle, diversité culturelle, médiation culturelle — en s’intéressant plus particulièrement aux pratiques culturelles des jeunes, des nouvelles classes moyennes et des Néo-Québécois. Ces recherches soulèvent aussi un ensemble de questions reliées à la sociologie du goût et des pratiques culturelles — stratification sociale des pratiques culturelles, tensions entre culture savante et culture populaire, transformation des goûts et de la légitimité culturelle, modalités de socialisation à la vie culturelle —, et contribuent de la sorte au développement de ce domaine d’études.

Ce thème concerne l’impact du nouvel environnement numérique sur les secteurs professionnels de la culture, au Canada, au Québec et à l’étranger, en relation à la mondialisation des marchés culturels et à l’adaptation, voire la remise en question, des politiques culturelles nationales. On aborde plus spécialement les problématiques engendrées par la désintermédiation et la réintermédiation des produits culturels, l’accès en ligne massif et mondialisé des contenus culturels, la segmentation et la différenciation de niches culturelles, ainsi que la complexification et la dérégulation de la gestion des droits d’auteur et de copyright. Ces travaux s’inscrivent dans une réflexion d’ordre général portant sur l’analyse des réseaux et les nouvelles théories de la communication. Ils impliquent l’exploration de nouvelles méthodologies de recherche engendrées par le Web ainsi que la comparaison des pratiques culturelles traditionnelles en ligne et émergentes hors ligne.

Cet axe aborde les dimensions spatiales et territoriales des activités artistiques et culturelles. Les recherches placées sous cet axe s’intéressent spécialement à l’insertion des pratiques artistiques et des organisations et institutions culturelles à l’échelle urbaine et régionale, ainsi qu’aux rôles, statuts et significations qu’elles y tiennent ou qu’on leur prête. À cet égard, les pratiques de décentralisation culturelle, les dynamiques culturelles régionales, le rôle des arts et de la culture en matière de revitalisation et de gentrification urbaines, constituent des objets d’étude privilégiés. Dans cette veine, on s’intéresse spécialement aux nouvelles expériences de médiation culturelle développée à l’échelle des quartiers urbains et des régions rurales, aux nouvelles pratiques de marketing territorial basées sur la culture, ainsi qu’aux efforts de « municipalisation » des politiques culturelles.

Thèmes

Ce thème regroupe des recherches qui interrogent la place de la culture dans la ville, et la place de la ville dans la culture. D’un côté, elles concernent les nouvelles pratiques et stratégies d’amé- nagement urbain misant sur la culture — marketing territorial des villes fondées sur l’attractivité culturelle, revitalisation des quartiers centraux par les arts et la culture — ainsi que les effets contre-intuitifs qui leur sont parfois associés, tel la « gentrification ». D’un autre côté, elles peuvent aussi aborder les aspects symboliques et sémiotiques associés à la mise en récit des villes, par le cinéma, la presse, la littérature, les arts visuels ou les médias. La question de l’art public urbain et du street art sont également un objet privilégié. Les recherches sous cette thématique s’inté- ressent par ailleurs aux méthodes de cueillettes de données visant à documenter l’impact social et économique des arts et de la culture à l’échelle urbaine. Elles conduisent à interroger des notions et concepts centraux en études urbaines et culturelles, tels ceux de quartier culturel, de scène urbaine et de « creative cluster » (grappe créative).

Ce thème concerne les enjeux du développement culturel des territoires. Ils’intéresse notamment aux efforts de partenariat dans la mise en œuvre de politiques culturelles décentralisées entre les instances gouvernementales au niveau national, régional et municipal. Dans cette perspective, les recherches s’intéressent spécialement aux dimensions multiscalaires et translocales de la vie culturelle régionale, aux dynamiques culturelles et artistiques polarisantes des villes régionales, aux mutations culturelles du monde rural ainsi qu’aux initiatives et structures culturelles des communautés autochtones. Le thème s’inscrit par ailleurs dans le prolongement des études issues du chantier sur les régions du Québec amorcées en 1981 à l’Institut québécois de recherche sur la culture (IQRC) et portant sur les aspects économiques, sociaux, politiques, institutionnels et culturels des régions. Une partie des efforts de la Chaire est consacré de la sorte à la diffusion et à la circulation de ces travaux auprès du grand public, notamment via le site web Encyclobec.

Cet axe concerne l’étude sous des angles principalement sociohistorique et épistémologique de pratiques, notions, concepts et discours structurant et guidant les sociétés contemporaines au plan culturel et intellectuel. Interrogeant l’impact des idées et des idéologies sur l’évolution de ces sociétés, les projets associés à cet axe s’intéressent notamment aux tensions entre traditions et innovations au cœur de la modernité, ou des modernités, occidentales. Les thèmes privilégiés de cet axe concernent les relations entre science, savoir et innovation, la transmission culturelle, ainsi que l’évolution et la transformation du concept de culture depuis le 20e siècle.

Thèmes

Ce thème regroupe des projets étudiant les relations entre culture, science et technologie. Une partie de ces travaux concerne l’histoire intellectuelle de concepts et pratiques étroitement liés au développement de l’environnement technoscientifique. Des travaux examinent particulièrement les concepts d’innovation et de recherche, leurs origines et leurs développements, les usages et contextes d’usage, ainsi que les discours tenus en leur nom. Ces travaux s’intéressent également à la « culture des nombres » à travers l’étude du développement des pratiques statistiques, dans la mesure où celles-ci donnent vie à certains concepts et guident les politiques publiques. Une autre partie des travaux s’inscrit dans une réflexion de portée générale sur la « science ouverte » – liée aux questions de propriété intellectuelle, de licence libre et d’accès public aux travaux et bases de données scientifiques – et la « science citoyenne », qui s’exprime notamment à travers des initiatives collaboratives comme Wikipédia et de nouvelles formes de muséologie scientifique.

Ce thème regroupe des travaux interrogeant les processus de transmission de la culture au sein des sociétés modernes, en termes de ruptures et de continuités, de tradition et d’innovation, d’héritage et de socialisation. Qu’est-ce que transmettre? Que transmettre et pourquoi transmettre? Les travaux visent notamment à identifier des modèles de penser, de sentir et d’agir relayés de génération en génération. Ils s’intéressent particulièrement aux pratiques culturelles de la jeunesse, ainsi qu’aux pratiques actuelles de patrimonialisation de la culture, notamment en ce qui a trait à la gestion du patrimoine religieux. Ils étudient également le rôle des médiateurs individuels ou institutionnels au cœur de ces processus de transmission ou d’interprétation des traditions. À cet égard, on s’intéresse notamment à la transformation du rôle des médiateurs institutionnels de la tradition culturelle que sont la famille, l’école, les Églises, les associations volontaires et les institutions culturelles publiques. L’étude de l’empreinte intellectuelle, sociale et culturelle de l’univers religieux sur les sociétés modernes ou postmodernes constitue aussi un objet d’étude privilégié. Ces travaux s’inscrivent par ailleurs dans une réflexion d’ordre théorique portant sur les notions de tradition, d’identité, de reproduction et de communication, en lien à l’émergence des nouveaux modèles culturels au sein de sociétés en évolution ou en transition.

Ce thème regroupe les projets qui étudient la structuration et l’évolution de la notion de culture au sein des sociétés contemporaines. Ces projets s’intéressent spécialement à l’extension de la culture au-delà du périmètre traditionnel de la légitimité culturelle et, notamment, au procès de légitimation des formes d’art populaires, des pratiques culturelles non occidentales et des pratiques artistiques de groupes minoritaires. Une attention particulière est portée à l’évolution des rapports entre culture populaire et culture savante, modernité et tradition, cultures locales et transnationales.



© Chaire Fernand-Dumont sur la culture